Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
stache-man, le vengeur staché !
Albums Photos
13 mai 2006

c'est pas rien un titre

" j'étais derrière toi "

" l'été où il faillit mourrir "

" entre les murs "

je viens juste de me rendre compte de ce détail

un titre doit d'abord donner envie, certes, mais combien de mauvais titres pour de bons livres

prenez " hello, darling " par exemple

plus qu'aguicheur, un titre doit ouvrir le champ des possibles, rester vague pour mieux faire fantasmer le lecteur

puis une fois l'objet lu, il doit tout à la fois mettre l'oeuvre en perspective & l'englober, en même temps que de créer entre lui & le lecteur une communauté de biens

un titre ne devient réellement bon qu'après la lecture, sinon il n'est juste qu'un titre

je n'ai jamais lu " j'irai craché sur vos tombes ", je le ferai certainement un jour, mais c'est le genre de titre qu'il est difficile d'assumer, j'ai bien peur qu'il ne s'agisse juste  que d'un assemblage heureux de peu de mots, plus proche de la poésie si le contenu ne vaut rien

redouter de lire certains livres de peur de les trouver mauvais, c'est terrible

ce n'est pas le cas de " entre les murs " qui est bon avant, mais aussi après

entre les murs, ça sonne, c'est goulayant, ça donne envie d'en savoir plus, à la limite du pavlovien : mais putain, entre quels murs ?

get_img1

après avoir dévorer les mots, la lente & longue relecture du titre, comme pour en tirer encore un dernier arôme,  les yeux dans le vague, quand la dernière page est terminée, n'en est que plus savoureuse

entre les murs, c'est paris intra muros, bien sûr, mais aussi les murs du 19ème arrondissement qu'on ne quitte jamais ; ce sont les murs de l'enceinte du collège, telle une prison avec ses grilles & sa hiérarchie, ses codes & ses taulards, les élèves, mais aussi les murs du troquet où l'on boit un dernier café avant l'affrontement en essayant de retenir les derniers instants, les murs de la classe, le théâtre même de l'affrontement, mais aussi ceux de la salle des profs, où l'on se réfugit auprès de pairs mal assortis ; enfin les murs contre lesquels on se cogne, même si l'on ne croit pas en grand chose comme le narrateur : son incapacité à être un acteur réellement convaincant au sein de ce carcan, bref les limites de son propre environnement mental

c'est un beau titre que tu as trouvé là françois & c'est un beau livre que tu as écrit too ; en tant qu'enseignant, je jalouse ton concept : on fait le même métier ou presque, mais tu as su trouver le bon moyen d'en parler & sans tomber dans le psychologisme que je conchie

" l'été où il faillit mourir ", c'est plus classique, c'est de la fiction lambda, avec l'emploi du passé simple et tout et tout, mais quand il s'agit de la vie même de big jim dont il est question alors qu'il n'était qu'un enfant, cela met en perspective le poids de sa bibliographie : point de dalva, point de chien brun, point de légendes d'automne si le petit harrison était décédé cet été là, & ça, ça donne à réfléchir

97822670181031

jim, tu es gros, vieux & moche, tu es dépressif, colérique & excessif, mais je t'aime

& il y a " j'étais derrière toi ", celui que je préfère : 4 mots, 1 poème

je & tu, toi & moi, elle & il ...

j'étais derrière toi

fargues de dos sur la couverture

97828468213151

une rupture & une rencontre entremêlées

1 homme, 2 femmes

1 blanche, 1 noire & " un petit blanc "

la simplicité même, sans fard

ce récit est certainement le plus faible des trois, mais par la magie du titre, il est celui dont je me sens le plus proche

" j'étais derrière toi ", c'est juste l'histoire d'un homme qui ne se retourne jamais, mais qui va être contraint de s'arrêter

pour donner confiance aux malassortis, aux largués & aux en-manque-d'amour de tout poil qui ne savent plus ce que c'est que séduire ou qui plus simplement n'ont pas le courage de leurs actes, & j'en connais...


Publicité
Commentaires
H
qui même lorsqu'elle n'a rien à dire, comme souvent, trouve le temps de faire chier le monde : j'emmerde les ayatollahs de l'orthographe, qu'ils se le disent !
H
il s'agit bien de de nicolas f sur la couverture : plus qu'un chignon, ce sont ses cheveux qui sont attachés ; il les a coupés avant de démarrer sa campagne de promo<br /> <br /> je pense que cette précision était d'une importance capitale
R
On ne meurt qu'une fois.<br /> Ce n'est pas un titre, c'est juste un moyen pour se rappeler que mourir ne prend qu'un seul "r".
F
Désolée pour le triple exemplaire;ce n'était pas volontaire!
F
C'est drôle d'avoir à ce point peur d'être déçu par un livre! Surtout un livre de Boris Vian qui a écrit suffisamment de chefs-d'oeuvre pour qu'on ne lui en veuille pas d'avoir fait éventuellement quelques sous-chefs-d'oeuvres... J'ai lu des commentaires sur un site consacré à cet homme génial, de jeunes filles fans de "l'écume des jours", effarouchées par la partie "polar" de Vernon Sullivan. C'est marrant. Et elles disent aussi qu"elles ont été "déçues", tu vois. "J'irai cracher sur vos tombes", moi aussi en fait je l'ai lu "quand j'étais jeune", à la suite l'écume des jours ou de l'Automne à Pékin, c'est vrai que cela peut surprendre un coeur d'adolescente...Mais un stacheman en pleine maturité devrait se régaler. Allez n'aie pas peur: Boris sera toujours Vian quoiqu'il arrive...Et Bison toujours Ravi!<br /> <br /> Pour Fargues, t'es sûr que c'est lui sur la couv'? Moi j'y vois un chignon, mais bon, c'est peut-être un travesti!
stache-man, le vengeur staché !
  • la vie de stache-man vous intéresse, mais qui est-il ? un être qui n'aime ni les points, ni les majuscules & qui considère que lorsqu'une phrase est terminée, il faut aller à la ligne ! bref, un superhéros de son temps
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité