un blog, mais à quoi ça sert ?
" Un blog, mais à quoi ça sert ? " me crie ma femme - elle est dans la cuisine, son royaume, le royaume de toutes les femmes qui s'assument, comme pourrait le suggérer éric zemmour, alors que je suis dans mon bureau - tout en vidant le lave-vaisselle.
soyons concis : cela ne sert à rien !
alors pourquoi va-t-il s'emmerder à pondre tous les jours un message que personne ne lira pourriez-vous vous demander, voire vous interloquer ?
& bien soit je l'avoue, & ce sans craindre les remous qu'une telle révélation ne manquera pas, au diable le conditionnel, de provoquer : la semaine dernière, un bol de café à la main, l'équipe négligemment ouvert sur la table de la cuisine, alors que la radio meublait sporadiquement ma solitude, le saint esprit ou l'esprit sain, à vous de juger, m'est apparu sans crier gare en la personne de ce ridicule avorton, j'ai nommé philippe bouvard !
quel rapport pourriez-vous me suggérer entre ce triste sire, digne représentant d'une société gérontophile & un chevalier accorte des temps modernes tel que moi, stache-man, qui n'hésite pas au péril de sa vie, de jour comme de nuit, à guerroyer contre l'indicible ?
alors ?
& bien, je vous le donne en mille : l'écriture !
& oui, en cela, notre unique point commun nous unit & c'est bien là l'essentiel
au micro de france inter, en réponse à une question sans intérêt posée par cet enculé de bern, philippe, paix à sa future âme, a dit : " la chronique journalière dans la presse écrite est un formidable exercice qui permet au grand écrivain que je suis de maintenir son niveau "
ce nain de radio a raison, me suis-je entendu dire en ajustant mon gilet de contention, je dois montrer l'exemple & à travers l'arme que peut représenter la toile entre mes mains hardies, rendre obsolète & caduc l'emploi de mes ennemis favoris, que je prends bien soin ici de ne pas citer afin de mieux les piétiner
il me reste juste maintenant à expliquer publiquement les motifs qui légitiment mon combat : il y a fort longtemps, alors que j'étais un tendre bambin que sa maman chérissait, mais déjà moustachu (je suis né moustachu, ce qui n'a pas été sans provoquer quelques désagrément à ma pauvre mère lors de l'accouchement, comme vous pouvez l'imaginer), j'ai dû subir cet affreux cauchemar télévisuel que mes congénères glabres vénéraient : je veux parler du tristement célèbre zorro
& oui ce dernier à chaque épisode humiliait le pauvre sergent garcia auquel, via notre ressemblance physique, je m'identifiais totalement !
j'en vins même à penser que ce dernier était mon père, oui vous avez bien lu, & je le pense encore aujourd'hui : le sergent garcia est mon père, le père qui m'a manqué & que j'ai toujours rêvé d'avoir
depuis lors, depuis ce jour où j'ai eu la certitude que l'on pouvait choisir son père, au moins son père de plume, j'ai décidé d'avancer masquer de ma seule moustache au devant de tous ces barbares qui se gaussaient d'un z majuscule qui zébrait non pas la nuit noire, mais le séant de mon paternel
voilà, voilà comment j'ai été amené à décider que les majuscules devaient disparaître du paysage littéraire mondial, & quoi de plus naturel dans ces conditions que de combattre le point, son mac !
alors lisez-moi, commentez-moi, vous me rendrez d'autant plus fort dans cette lutte que j'ai décidé de livrer afin de restaurer l'image d'un homme par trop souvent bafouée
si vous-même, malencontreusement ignorant, vous avez ri de cet homme, vous avez une occasion unique de vous racheter : laissez-vous pousser les poils de la lèvre supérieure, & vous aussi mesdames, cessez sur le champ de décolorer ce si délicat duvet que l'on voit poindre sous votre nez ; & surtout banissez les majuscules de votre vie, envoyez-les chier, vous vous en sentirez d'autant plus soulagés !
mon heure est enfin arrivée !
tremblez dans vos logis, apôtres de la majuscule d'imprimerie & tenez-le vous pour dit :
quand stache-man est là,
la majuscule s'en va !