planter des clous
hier soir en rentrant du boulot, sur les conseils de polac dans l'un des derniers numéro de charlie, j'm'arrête à l'espace culturel de mon leclerc (triste vie, s'approprier les choses les plus sordides) afin d'acquérir un recueil de poèmes de raymond carver, "la vitesse foudroyante du passé"
c la 2ème fois que j'y vais pour la même raison
la 1ère fois, donc, l'unique exemplaire avait été vendu
carver se consomme à l'unité chez édouard
bingo, il est là, unique à nouveau, au rayon poche poésie, enfin quand je dis rayon, il y a là à tout casser 1 30aine d'ouvrages qui ne s'offre à votre regard que si vous avez préalablement daigné vous mettre à plat ventre, mais qu'importe, mon désir consumériste va être rassasié
jetant 1 regard sur les nouveautés, je constate que le dernier schlink, le retour, est sorti en folio, encore un livre chroniqué positivement par polac en son temps, je le prends aussi, autant parce que le liseur est un chef-d'œuvre que parce que chez moi, les poches vont par 2 (ah, ah, ah...)
c comme ça
1 petit détour au rayon livres musicaux, je cherche en vain le livre de katerine qui est toujours en rupture de stock ; dire que je l'ai offert, j'aurais mieux fait de le garder pour ma gueule
puis par le rayon bd
en tête de gondole, 4 tomes différents de "la guerre ordinaire" de larcenet
4 tomes
je m'attarde sur les couv'
je n'en connais que 3
ben oui, le 4 vient de sortir
je me retourne, personne ne me regarde, mon téléphone est éteint...
sans crier gare, pfuit, je me le prends aussi
ni vu, ni connu
en rentrant à la casba, 1 doux bonheur m'habite : 1 bd, 1 recueil poétique, 1 roman (allemand !) ; c la félicité
en plus bobonne travaille ce soir, je vais être tranquille
c sûr, le schleu attendra : je vais commencer par m'enquiller quelques poèmes, avant de m'attaquer au larcenet
13 € pour 20 minutes de bonheur
c cher, mais c bon
j'ai lu les 3 1ers d'1 coup
d'ailleurs j'en ai déjà parlé ici même
cette série m'émeut
mais d'abord, je vais me mâter un bon film, après comme on est lundi, il faut quand même pas déconner, avoir écouté déblatérer les nœuds d'"on refait le match"
à 21h00, les 3 morpions ronflent
à moi la solitude cinéphilique (néologisme stachyen) : guet-apens
1 peckinpah de 1973, d'après 1 polar de jim thompson & avec quincy "thriller" jones à la music
il faut préciser ici que dans mes rêves les + fous, je suis steve mcqueen, & bobonne, ben c mcgraw
après cette séance proustienne, je me sens prêt à affronter mon lit & ma lampe de chevet
oui mais voilà, en allant vérifier le sommeil de mes ouailles, je tombe sur la dernière qui a rendu son bib
changement de draps, de pyjama & tout le bataclan
&... rebelotte
il lui en restait un peu dans le tube
je remets ça
vers 1 heure, elle ronfle à nouveau
tant pis pour le sommeil, je m'enfile quelques poèmes
je sais d'où (peut-être) jauffret tient son inspiration pour microfictions
régis, si tu me lis, es-tu fan du grand raymond ?
en quelques vers, il arrive à camper des vies misérables, avec une chute toujours terrible, qui invite au dégoût
mais là n'est pas le sujet
c du larcenet dont je veux parler
le combat ordinaire m'émeut (bis)
le 4ème tome est tout aussi formidable que les précédents
tout y est
le rôle de père
de conjoint
de fils
la conscience politique de gauche
le rapport d'un citadin à la nature
ce que je dis n'a rigoureusement aucun intérêt & ne donne même pas envie de lire le livre
& pourtant
à croire larcenet sur son blog, c le dernier tome
ceux qui ne connaissent pas encore vont pouvoir découvrir l'oeuvre dans son intégralité
1 roman graphique sur le passage à l'âge adulte
1 chance pour qui veut savoir planter des clous
& comme dirait raymond :
"après, vous pourrez retourner à ce que vous étiez en train de faire
à ce qui est si important
que votre mère a dû prendre la peine
de vous mettre au monde."