quand l’élève tutoie le maître
après 5 mois de chômage technique, on va parler musique, plus exactement du disque que j’écoute le plus en ce moment
enfin que j’écoute le plus en stache-mobile
à la maison, j’ai mes vinyls & l’artiste évoqué bientôt ne presse pas encore dans ce format
cependant comme vous n’êtes pas censés l’ignorer, nous sortons de l’été, période où je jouis d’une liberté certaine & que je passe à sillonner les routes, au volant de mon break, le volume à fond pour supporter les jérémiades des avortons assis derrière moi !
mais venons-en au fait
le disque : balsac undermix X
l’artiste : grokonar
ça me fait mal au cul, je dois bien l’admettre, mais les faits sont têtus
alors quoi de neuf sous le soleil de groky ?
du bon
du bon son
& moins de gros son !
contrairement à ce que prétend l’accroche vantarde de la 4ème de pochette, où le niveau syntaxique calamiteux du pauvre grochy s’affiche encore, cette compile n’est ni bruyante, ni uniforme
c’est même sa galette la plus groovy, la plus mélodique, en un mot, la plus pop & de loin
vous allez me dire, c’est la 10ème, il était temps, mais comme me le répète souvent ma mère, instite à la retraite, il ne faut pas hésiter à servir le compliment à la louche quand un élève est en progrès, ça le motive !
passons donc le cd au crible
les faiblesses pour commencer (on garde le meilleur pour la fin)
sur ce type de compile avec autant de titres, difficile en général d’échapper aux tracks de remplissage
c’est le cas ici, mais raisonnablement
je passe sur le vieux reggae qui pue (john holls « holligan »), c’est un tic grokien, son image de marque !
nan, je veux parler de morceaux les plus bruyants qui desservent l’ensemble (arf, arf, arf …)
king cannibal, the chap, thomas andersson & hobo n’apportent en effet pas grand-chose
5 titres moyens sur 22, c’est honorable
les enchaînements, maintenant
contrairement à ce que prétend l’auteur, il reste du boulot : certains restent catastrophiques
d’entrée de jeu, le passage entre oizo & lazer sent la merde, celui entre nina simone et hobo touche à l’amateurisme (pauvre nina) & alors, quand j’entends samim venir saloper « gnanmankoudji », j’ai des envies de meurtre
a contrario, ceux effectués à la stachy, tout en douceur, en attendant la fin de morceaux qui se prêtent aux roulages de pelle langoureux, fonctionnent au poil & c’est le cas pour l’essentiel (major lazer & moderat pour ne citer que cet exemple) & dieu sait pourtant les calomnies que j’ai dues subir
à souligner, 3 merveilles d’interpénétration : samim, bonde do role & nasa ; boratto & garnier & surtout andersson & les simian (it’s the beat ! mon frère)
comme tout grand producteur, grok s’est senti obligé de down-temper ; il s’agit du moment le plus creux (grok ne sait pas faire dans la finesse)
après we have band (le nouveau lcd en fait), on a le droit de piquer un petit roupillon avec krikor (il y a même un blanc entre les deux pour ceux qui n’auraient pas compris, grok ne pouvant s’empêcher de souligner ses effets)
puis ça repart chaleureusement avec yppah & là, bing, ça retombe à nouveau avec nina simone : incompréhensible, gâchage total ! ça y est, on l’avait faite la sieste ; oh, après le goûter, on ne se recouche pas dukon !
d’autant que « don’t let me be misunderstood » est vraiment une merde sans nom quand on parcourt la discographie de la mère nina ; enfin …
heureusement, il y a du bon
l’intro & l’outro sont parfaits
ambiance fin de banquet (putain qu’est-ce qu’on s’est mis !) avec nasa & courte montée lyrique avec people, chapeau, la grande classe ; d’autant que « glastonburry » (le titre de people donc) est le lieu du plus grand festoche anglais et annonce, à raison, une orgie de bonne zique (pour le disque, pas pour le festival, hein !)
c’est important les 1er et dernier morceaux sur 1 compile, foie de stache-man
passons au tracklisting
4 morceaux devaient figurer sur le summer of love 2009 :
moderat « slow
match »
gui boratto « atomic soda »
laurent garnier « gnanmankoudji »
bonde do role (et non pas diplo, même si c’est un remixe de ce dernier, comme mentionné sur la pochette) « solta o frango »
j’avais la rage à la 1ère écoute, mais c’est toujours le premier à dégainer qui a raison
de même nous aurions dû avoir 4 autres artistes en commun, mais sur des titres différents
dj vadim, general
elektriks, krikor & ebony bones
bref 8 zicos en partage, c’est énorme, ça en devient presque louche… mais forcément, du bon, du bon son !
quant à la pochette, groky reste un homme de concept : l’idée est chiadée, mais la réalisation ne l’est point
le X dégoulinant de merde est navrant (on l’avait compris qu’il était question de merde, toujours ce sur lignage des effets) & pourquoi bon dieu avoir pixellisé à mort le fond de la photo
quant à la présence de mon illustre personne, elle va de soi
en effet, vous l’aurez compris, des tracks piqués sur l’ordi de stachy, des enchaînements à la stachy, stachy figurant sur la pochette, le tout servi aussi savoureusement qu’un skeud de stachy, « balsac under mix X » n’est autre que le « summer of love 2009 » de votre serviteur & groky un nain posteur ou un mec qui devient juste un peu mélo-man